« Chez Anne »
Un petit resto de quartier où il est possible de déguster de bons brownies maison et de prendre un cours de yoga ou de guitare : vous en rêviez ? Anne l'a fait. Dans son café-restaurant du 18ème arrondissement de Paris, on se régale... corps et âme !
« On est un resto mais on essaie de conserver l'âme d'un café ». Et ce qui frappe en effet quand on passe la porte de cette ancienne menuiserie, c'est la vie joyeuse qui remplit les lieux ! Les gamins gaminent, les bobo babillent, les veloutés veloutent... Chacun semble y trouver son compte. C'est qu'Anne, la reine des lieux, en met de l'énergie à satisfaire son petit monde ! Côté activités, le programme est complet : salsa le lundi, gospel le mardi, cours de guitare-piano le mercredi, yoga le samedi... Côté cuisine, elle vient du sud, avec une pointe de classique et un zeste de tendances.
Cette volonté de faire se rencontrer cuisine et arts, Anne, l'a toujours eue. Alors étudiante en histoire, elle travaille pour ce restaurateur du 14ème qui faisait régulièrement venir un couple d'artistes pour réaliser des toiles « en direct » au beau milieu de son restaurant... et des clients. « Je rêvais de retrouver cet esprit là ». Marquée par l'expérience de « l'Hôpital éphémère », sorte de résidence d'artistes les plus divers installés de 1990 à 1995 dans un ancien hôpital de Paris, elle rêve d'ouvrir un lieu de création et de partage. Mais les enfants arrivent, et la nécessité d'un boulot plus alimentaire avec. Chasseuse de tête dans le luxe. Pas vraiment une sinécure et trop en décalage avec ce qu'elle est. Après son troisième enfant, elle traverse une période difficile, et découvre l'importance de rester au plus près de ses envies. Elle part alors à la recherche de l'endroit de ses rêves et découvre par hasard ce lieu vide dans la rue du Ruisseau : « Ce fut un véritable coup de cœur ! ».
Au départ, la jeune femme a dans l'idée de travailler seule mais elle réalise très vite qu'une petite équipe serait idéale. Son compagnon Moussa va donc l'épauler et la rencontre avec Ghislain, 22 ans, jeune étudiant en photographie passionné de cuisine, est décisive. L'esprit d'association est là. « Ce qui est vraiment sympa c'est qu'on a chacun quelque chose de différent à apporter ! ». Il a donc d'abord fallu improviser une cuisine, toute petite et peu équipée. Avec de l'énergie et des idées, on fait beaucoup ! Les menus, à l'ardoise, sont sans prétention, mais généreux et inventifs. Des bons produits et de la qualité. Tous les jours, le restaurant propose un velouté de saison : la dernière création de Ghislain ? « Le velouté de courge à la truffe »...
« J'aimerais que cette rue vive ! » lâche Anne avec enthousiasme. Elle pense organiser bientôt des soirées débats, en plus des nocturnes jazz et théâtre qui rencontrent déjà un grand succès. L'idée, c'est de faire vivre cet esprit de quartier et de créer de véritables cercles d'échanges et de partage. Entre une assiette de charcuterie et un air de guitare, Paris s'éveille...
Emilie Lemoine
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